Suite au communiqué de presse de l'ACIPA ( opposants à l'aéroport de Notre Dame des Landes) qui soutient officiellement les opposants au Lyon Turin, la FNAUT pays de la loire a réagit en soutenant le projet de nouvelle ligne ferroviaire Lyon Turin (lien).
Nous répondons donc aux arguments de la FNAUT :
Sur le fait qu'il n'existe pas de ligne directe entre Lyon et Turin : Si il en existe. Même deux entre Chambéry et Lyon si on prend en compte la ligne secondaire par Saint André le gaz.
La ligne actuelle, bien qu'ayant été construite avant le rattachement de la Savoie à la France (1860) sauf le tunnel du Fréjus, terminé en 1870, a été complètement rénovée. Cette ligne a été promue "grand itinéraire de fret européen" par le CIAT. 300 millions d'euros ont été investit sans compter le changement du pont sur le Rhône (30 millions d'euros). Elle est au gabarit B1 et aux normes ERTMS.
Sur le développement du chemin de fer : Nous demandons outre une rénovation des lignes existantes, plus de TER et de TET sur les voies existantes. Et une augmentation des trains entre Lyon et Turin. Il y avait 3 TGV/jour, il n'y en a plus que 2 par jour.
Sur le trafic voyageur : il est en baisse (voir plus haut, on supprime des trains). Pas de concurrence avec l'avion sur l'axe Lyon Turin. L'aéroport de Lyon Saint Exupéry est sous exploité. Régionalement, c'est l'aéroport de Genève qui est saturé mais là, rien avoir avec le Lyon Turin.
Sur le canotage : le canotage est une bonne solution au transit de poids lourd du sud de la France. C'est une alternative à la construction d'une nouvelle ligne soit au sud de la France, soit au Montgenèvre.
La solution que les marchandises soient déviées sur Lyon est une utopie. Vous avez vous même signalé que l'axe rhôdanien était saturé. Ce serait alors les faire venir par camions jusqu'à porte les Valence pour le Transfert. C'est donc continuer la politique routière que vous dénoncez à juste titre.
Sur la liaison avec le nord de la France : Le projet d'une plate forme de ferroutage près d'Ambérieu (Ain) en utilisant la ligne existante est beaucoup plus crédible que celle beaucoup plus au sud de Grenay pour le Lyon Turin.
En ce qui concerne la pollution dans les vallées : une grande partie du trafic est un trafic régional et local. Il suffit de comparer le trafic entre le Tunnel du Fréjus et celui du tunnel des Monts à Chambéry. Un niveau de vie élevé ajouté à une attractivité du territoire, plus un déficit de transport en commun donne un coctail explosif.
Quand on analyse le contenu des camions entre Chambéry et Turin, ils sont à moitiés vides. Pourquoi ? parce que les entrepreneurs appliquent une politique de flux tendu pour baisser les stocks et donc les charges. C'est aussi la cause de la difficulté à remplir des trains de fret. Donc, même avec un trafic 10 fois supérieur qui justifierait le Lyon Turin, Ce dernier serait vide. Le Lyon Turin n'est pas la bonne réponse à apporter.
De plus, nous arrivons à un pic énergétique (pétrole et nucléaire) dont la réponse évidente est la relocalisation de l'économie. Et l'argent destiné à développer des nouvelles infrastructures, destiné aux subventions au nucléaire et aux énergies fossiles doit être mis dans l'arrêt de l'étalement urbain, la petite agriculture (lien), et les énergies renouvelables (transition énergétique).
sur votre argument que le Lyon Turin est écologique : c'est du greenwashing.
Quand à votre argument qu'il faut arrêter les projets routiers et autoroutiers : nous sommes entièrement de votre avis.
Emmanuel Coux